J’ai trois magasins de prédilection, non, pas les parfumeries, ni les fringues, encore moins les chaussures,
ceux que je hante volontiers pour le seul plaisir de réver et souvent d’acheter sont les merceries, les quincailleries-drogueries et les brico-machins. Hier je suis partie en quète de tissus pour
faire un pantalon à Maminette, un mini marché St-Pierre est à quelques kms, tous les tissus d’ameublement, tous les galons, rideaux, joli vichy, jersey douillet, flanelle douce et grise comme je
les aime, l’embarras du choix, le rayon mercerie avec ces toiles canevas de toutes grosseurs, de la plus grossière à la plus fine, ces fils et accessoires indispensables pour une brodeuse et une
couturière débutante, la caverne d ‘Ali Baba tout simplement.
En écrivant ces lignes surgit le souvenir de « La » quincaillerie-droguerie de la rue Montorgueil, comme chez les Mozabites d’Algérie on y trouvait tout ,tout et même ce que l’on
ne cherchait pas, des conseils, des plaisanteries, de la compétence et surtout de la bonne humeur. A cette époque j’ai beaucoup hanté aussi le sous-sol du BHV, haut lieu du bricolage, un peu trop
grand pour moi, mais le spectacle était à chaque rayon, j’admirais le parisien qui repartait avec 20 kilos d’étagères dans les bras, j’épiais, pas toujours discrètement, le « maniaque »
qui passait des heures devant le rayon des poignées de portes, prenant, reposant, reprenant encore et toujours la même poignée, hésitant pour finalement repartir sans rien après avoir fait perdre
son temps au vendeur, un monde à part ce sous-sol, femmes décidées allant tout droit vers la visserie, retraités venant faire la causette, hommes entre deux rendez-vous professionnels, pressés,
une liste à la main et pas question de rentrer le soir à la maison en ayant oublié la lunette des toilettes, là aussi un personnel compétent mais pas toujours aimable, je peux comprendre…
Tout ça pour dire qu’hier je suis allée chez le marchand de tissus pendant que Maky de son côté faisait les bricos de la région : les problèmes commencent, il lui faudrait un mandrin
supplémentaire pour ma "rivale".
Ce matin en allant chez les copines de 20 six, on se retrouve en novembre 2006…une façon comme une autre de rajeunir.