J’entends à la radio Pierre Péret évoquer les vieux métiers. Suis-je donc si vieille pour en avoir connu quelques uns ? Sans doute mais je ne le sens pas.
Je me souviens très bien avoir entendu de nombreuses fois « Peau d’lapins » L’homme qui s’annonçait ainsi semblait toujours vieux, sale et habillé de hardes qui n’avaient pas souvent vu l’eau claire. Chapeau informe et baton dans la main complétaient sa panoplie de "Marchand de peaux de lapins". De sa musette dépassait toujours une ou deux pattes de lapin, l’ensemble du tableau était propice à faire peur aux enfants.
Le marchand donc passait de maison en maison pour ramasser les peaux de lapins à une époque encore où chaque jardin avait son poulailler et son clapier. Surtout ne pas se fier à l’air misérable du bonhomme, j’en ai connu un qui a fini avec le titre de « plus grand antiquaire de la région. » Je ne me suis jamais posée la question de savoir ce qu’il faisait de ces peaux !
Qui de nos jours ferait refaire un matelas, à l’heure du tout consommable et du sommier à lattes les matelas de laine n’ont plus cours ou si peu…Et bien moi j’ai vu le matelassier arriver le matin de bonne heure, sortir de la maison matelas et sommier. Travail énorme que de tout mettre à nu, retendre les ressorts, clouer la toile,éventrer le matelas, sortir la laine, la changer et même parfois la carder sur place, oui j’ai vu ça et je dois être effectivement d’un autre siècle.
J’ai connu également l’ancètre du VRP, on disait à l’époque « voyageur de commerce » Plié en 2 sous le poids des valises renfermant des trésors pour les femmes vivant à la campagne, sans voiture. Linge de table, de toilette, drap pour le trousseau, à broder bien sûr, laine, tissus au mètre, ustensiles de cuisine, « ultras modernes », le tout venant directement de Saint-Etienne via Paris évidemment. Si ce n’est pas un peu parisien cela ne vaut même pas un coup d’œil.
Non je n’ai pas coexisté avec le ramasseur de bouts de cigares, ou alors dans une autre vie, mais le repasseur de couteaux et ciseaux avec sa meule à roulettes oui et d’ailleurs on en voit encore quelques uns.
Avez-vous aussi des souvenirs de vieux métiers disparus.