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18 janvier 2008 5 18 /01 /janvier /2008 08:06
coumarine.jpg
La consigne de Coumarine était de commencer par cette phrase :


J’ai bien fait le tour de la question mais la question demeure pour l’instant sans réponse, sur le fauteuil près de la cheminée  Chakespire ronronne doucement bien loin de mes interrogations, y a t-il réellement quelque chose de pourri dans ce royaume de la vie quotidienne ?  Les volets entre-ouverts laissent filtrer la lumière froide d’un jour d’hiver en pays nordique,  Chakespire a le sommeil agité, les oreilles  bougent au rythme de ses rêves, Ophélia entrechoque rageusement les casseroles dans la cuisine, le repas sera sur la table quand je rentrerai du bureau, l’air absent comme toujours, en proie à mon éternelle question : « Etre ou ne pas être ? »

Faut-il que des parents aient l’esprit bien pervers pour donner des prénoms si lourds à leurs enfants,et faut-il que le hasard fasse bien mal les choses pour que cette rencontre improbable ait lieu : Hamlet et Ophélia…

J’ai bien fait le tour de la question, il vaut mieux s’appeler Marcel et Ginette  et ainsi éviter le douloureux questionnement  « Etre ou ne pas être  agacé par le bruit des chaussons d’Ophélia qui traîne les pieds » Etre ou ne pas être tenté de faire cesser à jamais cet insupportable frottement sur le parquet. Etre ou ne pas être celui par qui le silence enfin règnera.J’ai bien fait le tour de la question, ce soir je lui préparerai sa tisane sans oublier la dose de poison mortel qui me redonnera la paix en mon foyer avec pour seul compagnon mon fidèle Chakespire.

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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 08:04

 uuuu-copie-1.jpg

Ma bonne amie.

 

L’on vient de me conter cette chose incroyable, il serait interdit  dès à présent de se servir à des fins épistolaires de la voyelle se plaçant entre le T et le V. La raison en est bien simple : le sentiment exacerbé de dépit profond des consonnes, d’êtres mises  à l’écart par le dénommé Raimbot, poète et coloriste de voyelles de son état.  De A à Z  elles réclament à cors et à cris d’être  également versifiées et colorées par ce poète. Et si cela n’était pas fait elles garderaient en otage l’avant dernière responsable. Il va m’être bien mal aisé de narrer dans les détails et avec l’esprit me caractérisant la soirée d’hier.

 Madame de Jenpalidenvie est arrivée à la soirée  complètement enragée. Elle revenait de chez son bon ami Gérard de Jencrève, je  passe les détails visibles de son après- midi champêtre, brins de paille accrochés à la robe salie, pommettes roses et désordre dans les vêtements.  J’en viens donc à l’objet de cette colère à peine cachée : Le bon ami a ramené d’Italie des sortes de volets avec lattes orientables, afin de se préserver des rayons de l’astre solaire,  et des regards indiscrets. Madame de Jenpalidenvie prend ombrage de cette innovation, dernière mode en Italie,  fait son caprice , tape des pieds, se traîne par terre, prend l’assistance à témoin et appelle l’ébéniste en chef...afin de passer commande à cet homme de l'art.

Incroyable n’est-ce pas !

 Me voici bien tracassée car il m’est impossible d’écrire le nom de ces volets, l’amende à cette infraction  me tentant moyennement. (Persienne n’est pas le mot exact, mais s’en approche)

J’envisage deprendre la diligence afin de venir narrer de vive voix cette étonnante soirée à vos amis, ils le valent bien !

Bien amicalement.

Martine Lapotine.


Consigne de Coumarine.
Une lettre sur la jalousie sans employer la lettre U

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16 novembre 2007 5 16 /11 /novembre /2007 06:27






paslesbonneschaussures.jpg                                                        Photo de Largo.


Je n’ai pas mis les bonnes chaussures ce matin, mais comme je n’ai qu’une paire  mes pieds sont souvent « hors sujet » Ce matin il aurait fallu que j’ai le choix entre « chaud et confortable » et « habillé mais pas trop ». Mais si je ne possède qu’une paire de chaussures, fidèles extensions de mes pieds, elles m’amènent exactement où je veux, bien que parfois elles en décident autrement, mais ceci est une autre histoire.
Il faut quand même préciser que ce ne sont pas des chaussures ordinaires, elles ont arpenté Manhattan en long en large et en travers, pendant 10 jours elles ont joué les touristes, musées, monuments, avenues, petites rues, elles ont tout vu, quartier chaud, à Harlem elles n’étaient pas très rassuré, quartier chic, devant le Dakota elles ont fredonné Imagine en pensant à John Lennon, en passant devant l’hôtel Algonquin elles ont senti le souffle littéraire des intellectuels des années 30, sur le pont de Brooklyn, elles étaient seules sous les bourrasques de neige, dans Central-park elles se sont reposées quelques instants en admirant les patineurs agiles,  elles ont marché  des journées entières s’imprégnant de toute l’énergie que dégage cette ville. Pendant ce séjour elles étaient les bonnes chaussures, montantes, souples, chaudes, parfaitement adaptées aux circonstances, pas comme ce matin.
Je n’ai pas mis les bonnes chaussures ce matin, le professeur de samba va encore me faire une réflexion désobligeante, mais je dois impérativement protéger mes pieds délicats et fragiles des attaquesintempestives et pesantes de Ginette. Elle est bien en chair Ginette, poitrine opulente et 2 pieds gauches, finalement j’ai mis les bonnes chaussures ce matin.


Participation à Paroles plurielles. Consigne 58 de Coumarine.

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10 novembre 2007 6 10 /11 /novembre /2007 06:12
babette.jpg

 

Tante Babette prit une profonde inspiration et le subtil mélange du sucre et de la vanille fit son effet. Tel un kaléidoscope sa mémoire bouscula la chronologie et la régression mentale put commencer. Ce parfum de biscuits en train de cuire Babette l’avait senti avant de pénétrer dans l’arène, face au lion qui allait la dévorer et faire un festin de sa chair. César n’avait pas levé le pouce. Toutes les tantes  Babette de la famille sont de fines cuisinières, leur destin étroitement lié aux diverses recettes parvenues jusqu’à nous. Telle cette Babette, sœur cachée de Jeanne la Pucelle qui au pied du bûcher inventa les délicieux « pieds de cochon grillés au feu de bois » que nous dégustons chaque année au mois de mai. Une autre tante Babette par sa correspondance venue du Danemark où elle s’était exilée afin de fuir la Commune, nous conte quel grandiose festin elle élabora. Festin destiné à réveiller les papilles engourdies  d’austères protestants. Une autre Babette déguisée en soldat donna bien du fil à retordre aux Allemands pendant la guerre, elle revint d'une mission en Angleterre avec la recette d’un gâteau, le« Senvatenguerre » que nous dégustons à sa mémoire chaque 6 juin. La dernière Tante Babette passa toute sa vie au chevet d’un certain Marcel à lui confectionner des madeleines pendant qu’il noircissait des pages et des pages  de mots compliqués.

Est-ce une fatalité pour notre famille que de tous temps il y ait eu des tantes Babette, blondes comme des petits Lu, douces comme de la brioche, fondante comme du caramel mais dotée d’une personnalité digne d’ héroïnes de roman. Que nous réserve la petite Babette qui du haut de ses 3 ans joue déjà à la dînette et prépare des décoctions d’une couleur changeante comme ses yeux. Nos Babette seraient-elles un peu sorcière ?

Ceci est ma participation à la consigne 57 de Coumarine. Vous pouvez lire  les textes des  autres participants  ici :
Paroles Plurielles.



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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 01:07
consigne-56-copie-1.jpg   
                                                                           Photo CORBILLO
20 octobre 2027 .

Mauvaise  surprise le quai du métro est noir de monde, vient d'annoncer La Voix,  cher ami, entre nous je ne comprends pas bien où est la surprise, cela fait 20 ans que les quais du métro sont ainsi, jour et nuit et pour cause, depuis 20 ans La Voix fait croire qu'au- dessus on ne respire que des miasmes, 20 ans que mes concitoyens vivent tels des cloportes, 20 ans que le métro s'est transformé en une mégapole souterraine, 20 ans que le soleil est caché par un nuage de pollution. Ne croyez-vous pas cher ami que l'on nous ment? Je sais bien que vous ne recevrez pas cette lettre, pour cela il faudrait, que le service postal soit assuré et que je puisse y accéder.
Sans doute vous êtes-vous étonné de n'avoir pas de mes nouvelles grâce aux technologies modernes, mais comme je vous l'ai dit maintes fois dans mes lettres écrites et jamais parties, le hasard a fait que lors de la grande migration sous terre j'ai pu échapper à la vigilance des sbires de La Voix et rester chez moi, au 56 ème étage, seul et condamné à n'en pas sortir, l'ascenseur est en panne depuis 10 ans. Vous vous demandez comment je vis? C'est très simple : L'épicerie de la galerie marchande au sous-sol était équipée d'un monte-charge, en étant des plus raisonnable j'arrive à me nourrir, frugalement certes, mais c'est  mieux que d'être dans le métro. Le miroir me renvoie l'image d'un  monsieur, très vieux, très blanc, presque diaphane, mais qui voit le soleil tous les jours, les arbres verdir au printemps, la neige recouvrir les avenues en hiver.

Cher ami, La Voix nous ment, La Voix nous terrorise avec ses propos alarmistes sur la pollution, La Voix nous tient en esclavage. Quand je dis nous,  c'est vous tous qui vivez comme des taupes, car moi,même confiné dans ma tour de Babel vide, je suis libre, je respire, je lis et surtout personne ne pense pour moi.

Cher ami, je vous joins la photo de mon immeuble, bien dégradé maintenant, prise par vos soins en octobre 2007.Transmettez mon bon souvenir à votre Fauvette.

Amicalement.

Robinson.

Ceci est ma participation à   Paroles Plurielles. 
Deuxième parution avec 2 rectifications à la demande Coumarine:
Auteur de la photo et lien exact vers Paroles Plurielles

                                                               
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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 07:55
consigne-55.jpg

Chaque marche était un supplice, chaussures trop neuves, cravate trop serrée, costume trop chaud pour ce début d’automne flamboyant mais chaque marche était en soi une récompense, il la distinguait de mieux en mieux, grande, imposante même par sa simplicité, belle encore pour son âge, faussement  pudique derrière le rideau végétal des arbres rouges, elle s’offrait a son regard sans apparat, elle l’attendait, lui ou un autre. Depuis toujours, il la convoitait. Le moment était venu, aujourd’hui où jamais il en prendrait possession et jamais ne la quitterait. Il l’avait  trop vécu  ce moment, celui où tel un conquérant il irait vers elle les bras ouverts. Elle ne bougerait pas,  dans l’attente d’un mot, d’un signe de reconnaissance, elle avait besoin de lui et ne le savait pas.

Chaque marche était une victoire sur son passé de commercial errant aux quatre coins du pays, chaque marche l’éloignait des hôtels minables, des aires d’autoroutes, chaque marche le rapprochait d’une vie sédentaire à laquelle il aspirait plus que tout, plus jamais les repas avalés en solitaire, plus jamais  les hôtels des zones industrielles, enfin son rêve prenait le pas sur la réalité. « A moi, tu seras à moi » se répétait-il le souffle court.

Quelques minutes avant que son cœur ne lui joue un mauvais et dernier tour le notaire lui donna solennellement les clefs de la maison.


Ceci est ma participation à Paroles Plurielles

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