Mardi 12 février 1907 .
Nous sommes ce matin resté dans la serre, et dans la maison cette après-midi car il pleuvait très fort, Denise vas mieux. Je t’embrasse très fort, ta petite fille qui t’aime de tout son cœur. Je voudrais pour ma féte un « néssaire » et que tu fasses remplacer la perruque de Rossette.
Cet après-midi nous sommes resté dans la serre encore, Tante Lucy et tante Henriette et Madame Hayton n’était pas à la maison, Alors la cuisinière nous a promené. Maman chérie je t’embrasse bien fort, je te remercie pour ta lettre qui me fait plaisir. Si je reste à Bergerac plus longtemps que Pâques je ne pourrais pas le supporter, se n’ai pas pour te faire de la peine que je te le dit, enfin ma consience vient de me dire que je dois rester plus longtemps pour te faire plaisir à toi et à papa et comme tu le sais je ne ferai rien au monde pour faire de la peine à papa et à toi, je tacherai de le supporté.
Les fautes d’orthographes et de syntaxes ne sont pas corrigées volontairement.
Son orthographe est bien hésitante, sa scolarité doit être assez cahotique, les longs séjours qu’elle fait chez ses divers oncles et tantes la tiennent éloignée bien trop longtemps à son goût de sa mère et de son frère. Jeanne de son côté commence une vie qui sera faite pour elle aussi de séjours dans la famille et chez des amis.
Pour Odette c’est le début d’un chemin pavé d’inquiétudes de toutes sortes pour sa maman, dès l’age de 10 ans elle lui prodiguera conseils et marques d’affection tout au long de ses lettres, elle se fera du souci pour les trains qui emporteront Jeanne vers elle ou d’autres cieux, elle consultera les horaires bien plus souvent que ces livres de classe. Elle transmettra à son fils la manie de l’exactitude et des trains qui doivent arriver à l’heure.