le blog attentiontravaux.suite

Quand je n’ai pas de soucis particuliers, je m’en crée.

Le dernier en date a fait son apparition en voyant tous ces gens en Auvergne souffrir du manque d’électricité. J’ai aussitôt pensé à nos volets roulants électriques, pas équipés de manivelle de secours (impossible à mettre selons l’installateur) et me suis  imaginée passant les fêtes dans le noir complet.

Pas moyen de m’enlever la vision d’un séjour généreusement pourvu de 4 fenêtres et malgré ça plongé dans le noir, que cela arrive à n’importe quel moment mais pas le 25 et jours suivants.

C’est pourquoi tous les matins depuis  quelques jours, à l’heure où ne blanchit pas encore la campagne, à l’heure où tout le monde dort encore bien au chaud derrière leurs volets clos, j’appuie sur les boutons  et ouvre tous les volets de la maison sur la nuit noire, et chaque matin je laisse échapper un ouf de soulagement, la panne n’est pas pour aujourd’hui ! Un sentiment de victoire m’envahit, je peux sereinement entamer la journée.

En cas de panne électrique,si vous aviez à choisir, je sais c’est idiot, une pièce dans le noir ou pas d’ordinateur ?

Etes-vous plus lave-linge ou lave-vaisselle ?

Dernière ligne droite avant Noêl, ma liste pour le marché est presque terminée et le Barnaby d’aujourd’hui a été déjà vu, revu et revu !

Une nouvelle pensionnaire est arrivée hier, joufflue et une mine superbe. Apportée par Cerisette avec les petites feuilles de thé de noêl qui vont infuser doucement avant de déguster cette potion magique qui soigne tous les petits désagréments de la vie quotidienne.

Cette nouvelle venue provoque des réactions en chaîne…

Trouver sa place parmi ses semblables n’est pas chose aisée, chéri j’ai besoin d’une étagère !

Aller au garage fouiller dans la réserve de planches.

Prendre les bonnes mesures.

Affronter le froid qu’il fait dans l’atelier pour scier la future étagère.

L’installer dans le placard.

Sortir toutes les autres pensionnaires, faire les présentations, inspecter les couvercles et becs.

Compter en évoquant les circonstances des achats ou cadeaux.

Penser que peut-être il faudrait arrêter cette manie.

Hésiter longuement à en faire adopter une par Fille Unique. Oui, non ? Rien n’est encore décidé !

Conclure qu’elles me sont toutes indipensables…

Prendre une photo de mes petites chéries.

Finalement elles ne sont que 7!

Aujourd’hui je m’y mets.

En premier sortir les cartons de la cave, ne pas se laisser distraire par tel petit sujet offert par une cousine, déballer les 10 pères noêl achetés à New-York, emballés soigneusement par la vendeuse, un par un, malgré le monde qui attendait patiemment derière moi, tester les guirlandes électriques, dire à papa, triomphante, qui regarde de là- haut : « tout marche ! », examiner la crêche à la loupe pour traquer une décapitation éventuelle, hésiter entre deux  zinzins, je mets ou pas?

Installer la broderie évolutive, rien de neuf à broder cette année. Ah si !j’allais oublier le mariage de Fille-Unique penser en même temps à la déco de la cheminée.

Je suis une grande adepte du rouge, vert et doré, seule la déco de la table change de couleur et encore je me retiens de ne pas mettre la nappe verte aux rubans rouge si jolie.

Cette année j’innove mais je n’en dis pas plus voulant garder l’effet de surprise pour les invités.

Cette année Eugénie profitera pleinement des petites lumières, des automates et du parfum pain d’épices.

Cette année la météo me donne bien du souci, égoïstement je pense que brouillard, neige ou verglas pourraient nous priver de la présence des « tant-attendus ».

Egoïste, mais pas au point d’oublier ces familles sans électricité, sans chauffage, isolées et se disant « demain peut-être… »

Impossible avec ce froid de les laisser en robe d'été, il y a bien assez de personnes dans le besoin pour que je ne fasse pas œuvre utile  au moins pour la progéniture d'Eugénie.

Quelques morceaux de tissus, (je garde tout) sortis de l'armoire aux trésors, beaucoup d'hésitations avant que les grandes lames se mettent à couper franchement, quelques épingles, le sentiment que à vu de nez  ça va aller, à peu prés, et  quelques coups de pédales plus tard, (Saperli je me demande comment tu fais avec une machine sans lumière ???) les enfants  sont habillés, prêts à subir les désahabillages, pas toujours délicats de la demoiselle.

L'avantage, outre le pris dérisoire, d'acheter chez Béthanie des poupées rescapées des années 70 c'est que le made in China n'est pas à craindre, le désavantage c'est que les cheveux ont déjà subi les outrages des petites mains armées de peignes et brosses massacreurs de crinière.

3 fois, au moins, Maky l'air inquiet m'a demandé : « Elle en a des poupées au moins ? »

Ma réponse est toujours la même, une petite dizaine j'estime que le trop est atteint. Quand elle sera plus grande nous lui achèterons, si la crise est passée, une poupée neuve avec des cheveux jusqu'à la taille, mais il faudra que sur la nuque les numéros gravés dans la chair de plastique soient la preuve d'une fabrication française. Une seule marque et peut-être  la dernière garantit la bonne conscience des parents et grands-parents : Petit Colin.

Bon c'est pas le tout, aujourd'hui c'est dimanche, à midi j'ai des invités, Archi-mamy, Pomponette, Sister et peut-être Régina.

Poulet et pommes de terre à la Mab, Heure-Bleue je pense à toi, tu viendras les déguster.

Sur le marché je trouverai une tarte  pour le dessert. Et ce soir...et bien non, tout faux, pas de Barnaby, il revient en début d'après-midi...

C'est un autrefois qui a un goût de préhistoire que je parcours amusée et peut-être un peu nostalgique.

Dans ce voyage en image d'avant les grands chambardements de la vie « moderne » les photos témoignent de la place faite aux grands-parents au sein de la famille, pas de maison de retraite, on se serre, on dégage une place dans l'armoire et si la maman travaille, chose somme toute assez rare, on économise une nounou, la grand-mère est là pour prendre en charge les taches ménagères et les enfants.

C'est un autrefois qui a la couleur des photos de Doisneau, le noir et blanc accentue le côté désuet de ces moments volés au quotidien des familles en habit du dimanche, qui posent devant l'objectif .

C'est un autrefois proche du jurassique, les dinosaures vivent à 6 ou 7 dans des logements exigüs, vont au jardins populaires non pas pour des raisons bios mais pour se nourrir à moindre frais.

C'est un autrefois révolu qui réunit sous la lampe grands et petits pour des parties de cartes ou de domino pendant que le pater familias lit son journal..

Un autrefois autour de la TSF, sans télé, pas de pub mais des réclames « Bien l'bonjour m'sieur Lévitan, vous avez-vous avez des meubles... »

Un autrefois qui émeut mais qu'il ne faut surtout pas regretter, la vie était dure pour beaucoup, la médecine tatonnait encore dans bien des domaines, le social encore dans les limbes et le confort apporté par les appareils ménagers divers, pas encore très performant.

Vive le lave-linge, le lave-vaisselle, l'aspirateur, l'ordinateur et le téléphone.