Au fil de mes lectures il apparaît que beaucoup de personnes n’aiment pas cette période, je fais un effort pour comprendre que les sans famille n’y trouvent aucun plaisir, que certains bouleversements familiaux ne soient pas propices aux réjouissances, aigris, dépressifs, associaux ne sont pas obligés de faire semblant, la morosité ambiante ne donne pas forcément envie de rejoindre les cohortes dans les magasins, j’avoue pour ma part que je trouve les publicités vantant les foies gras un peu indécentes mais bouder cette fête n’est ce pas la négation de souvenirs d’enfance pas très agréables à voir resurgir.
Dans notre famille nous avons toujours fété Noël, je revois Papa allumer les bougies du sapins et se tenir au garde à vous avec un seau d’eau prêt à éteindre le feu, Maman déployait des trésors d’ingéniosité pour que Sister et moi ayons des cadeaux ludiques (le mot est à la mode) et utiles, je revois mon arrière grand-mère avalant les truffes au chocolat au fur et à mesure que maman les faisait, à l’institut où travaillait Papa une grande fête réunissait le personnel et les enfants autour d’un sapin monumental après un petit spectacle. Quelque fois nous allions à Paris chez un oncle, bel appartement, parquet bruyant, sapin prés du piano, cousins perdus de vue depuis, tout cela fait de bons souvenirs et quand mon tour est arrivé de prendre la relève j’ai voulu conserver la tradition, sapin, maison décorée, cachotteries pour les cadeaux, avec les petits nous avons eu plusieurs fois le vrai Père-Noël, succés garanti.
Nous étions souvent fort nombreux, une petite quinzaine les 24 et 25 décembre, j’ai intérieurement quelque fois pensé que c’était trop et depuis 3 ans nous sommes 4 en moins et Maminette a elle seule ne remplira pas les vides laissés par les absents.
La magie de Noël encore une fois sera au rendez-vous, du moins je le souhaite, et je vais faire en sorte que chacun emporte encore une fois un bon souvenir de cette journée.
Je tiens à préciser que je n’ai jamais eu à me préoccuper de la préparation des repas, mère et belle-mère étaient réquisitionnées d’office pour concocter les menus et les tickets restaurants valsaient…encore une chose passée aux oubliettes avec la retraite.
Un autre problème crucial et difficile à gérer : les 2 réveillons sont trop rapprochés à mon avis, les estomacs déjà malmenés le 24 et 25 sont gavés (une pensée pour les oies) et il faut remettre ça…avec en plus l’arrière pensée de tous les sans abris, les hospitalisés, les pays en guerre et ce matin j’apprends qu’il faut aussi se faire du souci pour la banquise qui fond à vue d’œil, tiens sur la liste au père Noël je rajoute une bonne dose d’égoïsme.