Pas d’imprévu, aucun contretemps, la vie révée.
Jeudi vers 19h30 les normands arrivaient sans avoir trop avoir galérés sur l’autoroute, dans leurs bagages une Maminette bien changée, bien sage et jolie, avec de bonnes cuisses et de bonnes joues, adieu crevette, bonjour bébé cadum, les boucles blondes en moins, comme dit son père ce serait plutôt « Tifauvent ». Les garçons sont en grande forme, N° 3 ne manque pas de distractions, entre sa « feuille de couture », comme il dit, le quade, qu’il a eu parce qu’enfin plus de couche la nuit, les puzzles et surtout la promesse d’avoir beaucoup de travail à faire toute la semaine il n’aura pas le temps de compter les dodos. N° 2 commence un stage intensif dès ce matin de laçage de lacets, j’ai bien senti que s’il ne savait toujours pas le faire j’étais un peu responsable, depuis un an que l’on m’a chargé de cette mission…
Certaines d’entre vous se demandent comment je peux avoir autant d’archives personnelles concernant Jeanne, c’est très simple.
Toute sa vie elle a pieusement gardée la correspondance et journaux intimes de ses 2 enfants, qui eux-même conservaient l’échange de lettres avec leur mère.
A la mort de Jeanne, papa, son petit-fils a bien heureusement gardé ce « trésor » familial, tout aussi pieusement conservé, classé par Pomponette et maintenant mis sur disque dur et scanné par Sister et moi.
Je me dois aussi de préciser que Jeanne appartenant à une famille protestante bien connue dans le domaine religieux et médical, quelques livres viennent à mon secours quand les souvenirs se font vagues, venant également d'un milieu privilégié, les photos sont nombreuses, ce qui était un luxe à cette époque. Et pour finir des personnages aux caractères bien trempés comme ce petit-neveu de Jeanne dont Alain Souchon a fait une chanson éponyme.
J'aurais pu facilement remonter beaucoup plus loins dans le temps, j'avais le matériel, mais je préfère que mes petits-enfants puissent se référer à quelqu'un qui a connu la personne dont je parle, moi en l'occurence.
Mais tout ceci serait bien inutile sans le travail de mémoire de Pomponette qui en épousant papa a fait sienne toute cette saga afin de nous la transmettre, et c’est à moi maintenant de transmettre le plus fidèlement possible.
Les membres d’une famille ne sont jamais tout à fait morts tant que l’on se souvient d’eux.
Il est 6h45 Petinamour 3 vient de se lever, il réclame déjà d' aller dehors, du travail l’attend : nettoyer la petite maison des poubelles, ma voiture, passer l’aspirateur, plier les chaussettes, cet enfant est un bourreau de travail, il paraît aussi que son vélo est trop petit…nous aurons bientôt plus de vélos que d’enfants.
Bonheur suprême pour lui, hier soir il s’est endormi en me disant combien les vaches Salers étaient belles avec leurs cornes en forme de lyres, grands gestes explicatifs à l’appui. La prochaine fois il faut absolument que je montre un peu plus d’enthousiasme.