A la campagne les volets se ferment de bonne heure le soir, privant ainsi l’imagination de faire son
cinéma.
Dans les villes les rectangles illuminés des fenêtres incitent à se raconter des histoires.
Très bêtement j’imagine que la lampe qui éclaire cet appartement dispense à ces occupants joie et bonheur, le film d’une vie sans drame se déroule dans ma tête, ils sont heureux, c’est sûr, baigner dans une telle atmosphère ne peut qu’engendrer de la sérénité, de vieux clichés de soupières fumantes et d’enfants sages se télescopent avec ceux d’une maman bien coiffée et calme, d’un père expliquant sous la lampe une devoir de maths, la lumière bleutée d’un écran télé vient à peine déranger la vision idyllique que je fabrique.
Telle est mon impression depuis toujours quand je traverse une ville la nuit, j’envie ces gens que je ne connais pas, j’envie ce sentiment de petit bonheur quotidien qui se dégage de cette fenêtre jaune, des silouhettes passent et repassent, la vie est belle chez ces gens-là.
Faut-il que je sois idiote à ce point pour ne pas penser aux fins de mois difficiles, au chômage, à la maladie et au mal être. Faut-il que je sois bien naïve pour me faire un pareil film rien qu’en passant devant un morceau de vie privée.
Retour à la réalité : Marché, Barnaby, et….ça y est , page 92 je suis rentrée dans Millenium, Karmara tu peux l’ouvrir sans crainte, entre journalistes vous allez bien vous entendre, toi et le héros.